La XIVeme Brigade Internationale ( XIVe BBII), surnommée "La Marsellesa" fut créée le 2 décembre 1936 à Albacete, la base des brigades internationales. Elle fut constitué au début par les bataillons "Sans Nom" ou des "Neufs Nationalités", "Vaillant-Couturier", "La Marseillaise" et "Henri Barbusse". Ce fut le général Walter qui en prit la tête avec pour chef d'Etat-Major, l'italien Aldo Morandi et pour commissaire politique le français André Heusler.

Face à une attaque déclenché par les nationalistes dans le secteur de Alcolea - Alcalá la Real, elle fut appelé en renfort. Le 23 décembre 1936, le batallon "Sans Nom" arriva à Andújar avec un minimum d'instructions mais bien armé. Ils se dirigèrent instanténnément au mont Nava dans les environs de Villa del Río où ils furent surpris par les nationalistes, dont la présence était totalement inconnue par les républicains. Le bataillon "Sans Nom" fut totalement détruit. De ses 700 hommes seuleument 200 réussirent à atteindre Andújar. Le 25 décembre le reste de la brigade arriva à Andújar avec pour mission de défendre Lopera. Ils attendèrent, bien retranchés, l'ennemi qui les soumettaient à un intense feu croisé provocant sa total désorganisation. La compagnie anglaise de "La Marseillaise" fut la plus touchée... Sur 145 hommes, 78 morts dont le romancier Ralph Fox et le poète Cornford.

La XIVème brigade resta sur le front de Porcuna jusqu'au 7 janvier 1937, et fut tranférée à Galapagar pour intervenir dans les combats de la route de La Corogne. Le 11 janvier ils quittèrent le pont du Guadarrama flanqués par quelques tanques, et conquirent le mont Cumbre. L'avance se poursuivit dans la neige jusqu'à ce que le bataillon "Vaillant-Couturier" arriva à Las Rozas, mais les blindés républicains reculèrent et l'infanterie ne put tenir le terrain. Les autres bataillon se perdirent dans la neige, subissant de lourdes pertes en ayant atteint aucun objectif. Le 16, les combats prirent fin et l'on put constater l'étendu des pertes. Le bataillon "Henri Barbusse" a perdu sa compagnie de mitrailleuses et 90% de sa première compagnie de fusiliers. Le bataillon "Sans Nom" ne rapparut que le 14 après avoir évité le combat.

Le 16 février "La Marsellesa" partie pour la grande bataille qui se déroulait au sud de Madrid, sur le Jarama. Ils se déployèrent au kilomètre 16 de la route à Loeches entre la XIIème et la XIème BBII. Ils réussirent à contenir l'avance nationaliste. Les attaques de la XIVème contre le mont Pajares et La Casa del Guarda se révèlèrent infructueuses et aucun de ses bataillons ne subirent moins de 50% de pertes. De nouveau un sacrifice de vie humaine pour un nouvel échec.

Morandi ceda sa place de chef d'Etat-Major à l'italien Krieger et Heusler celle de commissaire politique au français Marcel Renaud. Dumont pris la tête de la brigade.

Au mois de mai, la brigade participa à une opération sur la tête de pont de Tolède, où elle réussit à freiner l'avance nationaliste. Suite à ce succès, elle participa à l'offensive sur La Granja. Sa mission consistait à prendre les positions fortement défendue du Cerro del Puerco, mais l'artillerie ennemie bloqua toutes les tentatives des brigadistes qui montèrent quatre fois à l'assaut en deux jours. Pour effecutuer le dernier assaut, il a fallut mater une mutinerie de la Compagnie Disciplinaire avec l'exécution de cinq soldats choisis au hasard. Ces assauts, en vain, laissa 900 morts dans les bois de La Granja... A la suite de cette bataille, le français Boris Guimpel remplaça Krieger comme chef d'Etat-Major.

La Brigade ne participa pas à la bataille de Brunete. Jusqu'au début du mois d'octobre, elle profita d'une période de repos sur un front tranquille, Sanata Maria de la Alameda, près d'El Escorial. Pendant ce temps l'unité fut consolidée par d'autres bataillons. Elle était désormais composée des bataillons "Commune de Paris", l'espagnol "Domingo Germinal", le "Ralph Fox" (Anciennement "La Marseillaise"), le "Henri Barbusse", le "Henri Vuillemin" (provenant de la XIIIème BBII), le "Six Février" (provenant de la XVème BBII) et le "Pierre Brachet" (nouvellement formé).

Cette force se mit en mouvement pour lancer une attaque à La Cuesta de la Reina, le 16 octobre 1937. Cette attaque à surtout pour but de diminuer la pression ennemie contre la route et la voie ferrée de Valence. Soumis à un intense feu d'artillerie, la brigade résita parfaitement toute la matinée, mais en fin d'après-midi, les bataillons "Domingo Germinal" et "Ralph Fox" battirent en retraite. Les bataillons "Henri Barbusse", "Henri Vuillemin" et "Commune de Paris" résistèrent à une féroce charge nationaliste mais au prix de lourdes pertes. La situation s'était aggravé de telle façon que le commandement ordonna une contre-attaque qui se conclua en catastrophe. La XIVème brigade fut retirer du front, le 19 octobre 1937, après avoir perdu 1200 hommes.

Dumont fut relever de son commandement au profit de français Marcel Sagnier.

Avant la debandade du front d'Aragon, la XIVème brigade arriva à Caspe le 14 mars 1938, Sagnier, blessé dans un accident de voiture, fut remplacé par Gabriel Hubert. La brigade ne put défendre Caspe face à un "raz-de-marée" nationaliste et dû se retirer dans une totale désorganisation jusqu'à la rivière Guadalupe et au Matarrana. La brigade tenta d'organiser la résistance entre Calaceite et Caseres mais de nouveau fut renversé, ce qui entraîna une nouvelle débandade jusqu'à Gandesa. Lorsque le 3 avril elle arriva à Cherta, on ne pouvait plus réellement parler de la XIVème Briagade, sinon d'unités dispersées, mélangées avec celles de la XIème brigade. Le 18, la XIVème brigade couvrit les Brigades Internationales qui traversèrent l'Ebre près de Tortosa.

Après la bataille d'Aragon, la "Marsellesa" fut totalement réorganisée avec comme bataillon la "Commune de Paris", le "Vaillant Couturier" le "André Marty" et le "Henri Barbusse". Marcel Sagnier récupéra le commandement et Henry Rol-Tanguy fut nommé commisaire politique de la brigade. Les bataillons "Henri Vuillemin", "Pierre Brachet" et "Six Février" ont disparus, et leurs survivants servirent à combler les pertes des quatre autres. On lui assigna la défense de la rive gauche de l'Ebre entre Tortosa et Amposta.

Dans la nuit du 24 au 25 juillet 1938, la XIVème brigade commença la traversée de l'Ebre.

Le bataillon "André Marty" traversa par l'Ile de Gracia, arrivant jusqu'au tranchées ennemies mais un feu croisé bloqua toute intention d'avance. Finalement elle dû se retirer. Seulement 40 hommes en reviendront...

Le bataillon "Vaillant Couturier" lança son attaque à a droite d'Amposta. Seulement 45 hommes réussirent à atteindre la rive opposée, mais le feu des mitailleuses ennemis les fauchaient. Aucun ordre de retraite ne fut lancer car, sur l'autre rive, il n'y avait plus un seul survivant parmis le peloton qui avait réussit à traverser...

Le bataillon "Vaillant-Couturier se déplaça donc avec le bataillon "André Marty" à Camp-Redó afin d'appuyer le bataillon "Commune de Paris". En effet, ce dernier réussi à établir sur l'autre rive une tête de pont de 400 mètres de largeur après une lutte acharnée. Derrière suivirent les deux bataillons venus en renfort et un bataillon de la 139eme brigade mixte. Au levé du jour, l'aviation ennemie détruisit la passerelle en construction et l'atillerie concentra son feu sur la brigade empêchant la traversée des barques et donc de renforts et de municions.

A la tombé de la nuit, la contre-attaque nationaliste repoussa la brigade jusqu'au fleuve. Quelqu'uns réussirent à revenir à la nage, mais des 1000 hommes qui traversèrent l'Ebre, seulement une centaine réussirent à revenir, la majorité blessés. Le bataillon "Commune de Paris" fut décoré de la "Medalla al Valor" pour cette action. Les pertes de l'armée rebelle dans l'opération d'Amposta fut de quelques 770 hommes, ce qui donne une idée de l'effort que fit la "Commune de Paris", qui bien que subissant de lourdes pertes en occasionna aussi beaucoup au camp nationaliste.

A la fin de Juillet 1938, la XIVème Brigade Internationale, la "Marsellesa" difficilement reconstituée, retraversa l'Ebre à Mora pour se diriger dans la Sierra de Pandols afin de soutenir la 45eme Division. Elle resta ici jusqu'à 23 septembre, où elle conclut son intervention avec une contre-attaque au Coll del Cosso. Ce jour là, on réalisa au retrait de tous les brigadistes du front. A la différence des autres Brigades Internationales, elle ne se reconstitua pas après la chute de Barcelone.