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La batalla de La Granja

Le 30 mai 1937, les ravages de la guerre arrivaient aux environs de Segovie. Le gouvernement Républicain avait planifié une offensive contre la ville afin de divertir l'attaque de Franco au Pays Basque. La République avait besoin d'une victoire psychologique qui équilibre la guerre et rien de mieux que conquérir une capitale de province pour augmenter le moral de la naissante Armée Populaire. Mais la défense nacionaliste résista férocement, et finie par gagner la partie. C'est la bataille appelée, Batalla de La Granja, la même que Hemingway portera plus tard à la litterature.

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Monter à cabeza Grande relève d'une petite aventure. Il s'agit d'une colline avec des versants escarpés, parsemée de pins et de chênes qui bloquent le passage et de rochers insurmontable pour arriver au sommet.

La batalle de La Granja apparaît à peine dans les livres d'histoire qui parlent de la guerre civile, peut-être parce que son résultat ne changea pas le cours de la guerre. Mais elle constitue un des épisodes les plus sanglants qui se solda avec pas moins de 2600 morts, 1500 Républicains et environ 1100 Nationalistes. La lutte pour la possession de Cabeza Grande, culminant à 1428 mètres d'alititude, laissa ses flancs couvert de morts. Les corps nationalistes furent retirés, tandis que ceux du camp perdant, dont beaucoup d'étrangers, restèrent ici pour toujours.

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L'opération contre Segovie répondit à un désir du gouvernement république, déjà installé à Valence, d'obtenir des succès militaire immédiat. Peu de temps après son arrivée au ministère de la guerre, le socialiste Indalecio Prieto planifia une série d'actions pour détourner l'avance de Franco en Biscaye. L'option de Segovie ne présentait, à première vue, aucun problème. Les troupes républicaines étaient positionnées sur les hauteurs qui dominent Valsaín et La Granja, et il n'y aucun obstacle gênant la descente. La conquête d'une capitale de province qui était au main du camp rebelle depuis le 18 juillet 1936 serait un grand coup aux effets imprevisibles et Prieto pensa que l'offensive devait être basé sur la surprise et l'audace.

Républicains et Nationalistes étaient alignés sur le front de la sierra, les uns au sud et les autres au nord. Dans l'armée "Rouge", le Ier Corps d'armée commandé par le colonel Moriones s'étendait du col de Somosierra au col de Guarrama. Pour l'offensive imminente, les Républicains formèrent deux blocs de manoeuvre et augmentèrent leurs effectifs de l'Alto de León avec une brigade et ceux du secteur de La Granja avec une division parfaitement choisie, la 35eme, composée de la 31eme Brigade Mixte et de la XIV Brigade Internationale, commandée par le général polonais "Walter". En face, en position défensive, se trouvait la 75ème division du général José Enrique Varela.

Dimanche 30 mai

C'est le jour J. L'attaque républicaine commença très tôt, à 5h40. Les brigades de l'Armée Poulaire du Centre dirigées par le général Miaja commencèrent l'avance en direction des positions nacionalistes protégées par les bombardements de l'aviation. A gauche, la 69ème Briagde partie d'El Bardal, El Berrueco et Cuatro Caminos en direction de Cabeza Grande où les 318 hommes de la 1ère Brigade (75ème Division) se trouvèrent au sommet. Au centre, la XIVème Brigade tentèrent de sortir de leurs positions et se retrouvèrent bloqués derrière les pinèdes par les nationalistes qui s'alignaient de Valsaín à Cerro del Puerco. De son côté la 31ème Brigade, chargé d'envelopper La Granja par le flanc droit, obtint plus de succès et réussi à déborder la zone. Ses hommes réussissent aussi à couper les routes qui conduisent à Segovie et Torrecabelleros. Tandis que les nationalistes attendaient l'attaque (certains parlent de trahison car Varela avait préparé la contre-offensive avec un grand nombre d'hommes et de matériel. La situation compliquée obligea Varela à retourner à Segovie pour ordonner au Vème Tabor des réguliers de Melilla qu'ils passent à l'action à San Ildefonso. Parralèlement, l'aviation républicaine pilonnait les positions ennemies du secteur de Guadarrama, mais sans conséquences importantes.

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Concrètement, la surprise prévue par Prieto avait échouée et l'opération partait d'un mauvais pied. Pour les troupes nationalistes surveillant depuis Alto del León, l'incessante circulation de camions les jours précédents n'était pas passée inaperçu.

Lundi 31 mai : Cabeza Grandre

La chance arriva pour les troupes du gouvernement de Valence pendant la deuxième journée. A six heure du matin, l'artillerie secoua le sommet de Cabeza Grande et Cabeza Gatos. Puis suivi l'attaque de l'infanterie et des chars. A midi, les défenseurs de cabeza Grande donnait pour perdu la position et iniciait le retrait. La 69ème Brigade, appuyé par la 21ème conquirent le sommet. Les combats diminuèrent aussi au centre avec d'intenses bombardements sur Cruz de la Gallega, Valsaín, La Pradera, el Cerro del Puerco et le village de La Granja. les républicains réussirent à entrer dans les jardins du Palacio et couper de nouveau les routes qui reliaient l'arière guarde nacionaliste. Mais Varela, conscient la gravité de la situation, se déplaça à La Granja où il assuma le commandement des troupes encerclées et réussi à éviter la prise complète de San Ildefonso. L'historin José Luis Martin Herrero considère que Varela était disposé à convertir le Palacio del Real Sitio en un nouvel Alcazar.

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D'après les paroles de José Antonio Vaca de Osma, le général Varela insuffla le courage aux blessés légers et au personnel auxiliaire; amena deux vieilles batteries de l'Académie Militaire de Segovie, accepta l'aide des voisins de la Granja armés de fusil de chasse et organisa la contre-offensive. Franco, qui prêtait attention au plan de Prieto se refusa de retiré des unités du front du Nord. L'unique renfort que reçu Varela fut deux bataillons de Légionnaires et de Maures.

Mardi 1er Juin

Le jour commença avec la descente des troupes de la 21ème Brigade de Cabeza Gatos vers La Casona et Caserio de Santillana, situés entre San Ildefonso et Revenga. L'objectif est d'encercler la colline de Matabueyes et en même temps avancer à travers la plaine jusqu'à la propriété de Quitapesares pour couper la route de Segovie à La Granja. Les forces républicaines commencèrent l'ascension de Matabueyes à huit heure du matin. Le plan était parfait mais l'aviation Nationaliste retourna la situation en quelques heures. Les légionnaires forcèrent les républicains à reculer jusqu'à leur position de départ à Cabeza Gatos. Varela se tourna vers l'offensive et soumit Cabeza Grande à un intense feu d'artillerie qui mit hors de combat ses nouveaux défenseurs. A la tombée du jour, la République avait perdue une position clé sur la colline et La Granja résistait toujours. La chance était passée. Les paroles du colonel Moriones ne peuvent pas être plus pessimiste : "Le troisième jour de supériorité d'artillerie et aérienne de l'ennemi, non compensé par les notres, résulte sur l'abandon de Cabeza Grande. L'offensive échoua plus par la non-occupation de La Pradera et de Valsain, que par l'impuissance de mener à bien l'encerclement de La Granja.

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Mercredi 2 Juin : Dernière tentative

Depuis Madrid, le général Miaja ordonna un nouvel assaut à Cabeza Grandre et Matabueyes. Les tentatives se succédèrent mais les pertes diminuèrent la capacité des brigadistes et à 23h, ils renoncèrent. Le retrait des troupes républicaines commença.

Les uns ont gagné, les autres ont perdu, mais les pertes furent nombreuses dans les deux camps.



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